Hanoucca: dates et traditions

Les jours fériés nationaux sont un élément essentiel de la vie israélienne. Chaque date significative a des statuts spécifiques qui lui sont propres. Hanoucca est l’une des fêtes introduites dans la tradition juive par les Sages. Elle est célébrée dans le respect total des commandements et des coutumes ancestrales. L’une de ces traditions stipule qu’il est interdit de faire le deuil des morts pendant huit jours. Cette période est également appelée « la fête de la lumière », car il est coutume d’allumer des bougies chaque jour. Dans cet article, vous découvrirez quand a lieu Hanoucca, son histoire et ses principaux rituels.

Célébrations modernes dans le monde entier

Hanoucca est célébrée dans tous les pays où il y a une population juive. Cependant, elle n’est pas toujours reconnue comme jour férié officiel. Les trois pays où Hanoucca est célébrée de manière moderne sont les États-Unis, la Hongrie et Israël.

En Israël, le calendrier juif fonctionne parallèlement au calendrier grégorien. Les fêtes juives suivent ce système lunisolaire, où chaque phase de la lune correspond à une date précise. Le miracle de l’huile a eu lieu le 25 Kislev et a duré huit jours, se prolongeant dans le mois de Tevet. Kislev, le troisième mois du calendrier juif, tombe généralement en novembre ou décembre selon le calendrier grégorien. Par exemple, en 2023 (correspondant à l’année 5784 dans le calendrier juif), Hanoucca commence le soir du 7 décembre et se termine le 15 décembre.

La structure du calendrier juif a été finalisée en 359 de notre ère sous la direction de Hillel II, basée sur un système remontant à 3761 avant notre ère.

Dates de célébration

Les dates sont indiquées ci-dessous pour une période de 5 ans (2023-2027) :

Description des vacances

Hanoucca revêt une grande importance pour les communautés juives du monde entier. Cette fête commémore la dédicace du Temple Saint, qui a eu lieu le 25 Kislev. Elle est célébrée avec joie et gratitude pour honorer le Très-Haut. La tradition raconte que lorsque les prêtres ont allumé la Ménorah pour purifier le Temple à Jérusalem, le Seigneur a béni les Juifs qui suivaient Ses commandements. Depuis ce moment, Hanoucca symbolise la lumière, le renouveau et la foi.

Les origines de cette tradition remontent à une période où le peuple juif était gouverné par les Syriens, eux-mêmes sous domination grecque. À cette époque, de nombreux Juifs ont adopté des pratiques hellénistiques, abandonnant les commandements de la Torah et le chemin spirituel tracé par la Divinité. L’idolâtrie s’est répandue, alimentée par les dirigeants grecs qui ont interdit l’adhésion aux lois juives. Les textes sacrés sont proscrits et les lieux saints sont profanés. En réaction, les Juifs fidèles, menés par la famille sacerdotale des Hasmonéens, se révoltent. Après trois ans de lutte, ils reconquièrent la Terre sainte.

Selon la légende, le 25 Kislev de l’an 164 avant notre ère, les Juifs victorieux montèrent au Temple pour rallumer la flamme sacrée. Cependant, presque toutes les jarres d’huile sainte avaient été contaminées, et il n’en restait qu’une, scellée par le grand prêtre, qui n’avait pas été touchée. Bien que la quantité d’huile n’ait été suffisante que pour entretenir la flamme pendant une journée, le feu a miraculeusement brûlé pendant huit jours. Cet événement a incité les Sages à instaurer une célébration de huit jours à partir du 25 Kislev, au cours de laquelle les Juifs louent Dieu et allument les bougies de Hanoukka chaque soir.

Symbolisme

La Hanoukkia est placée dans une pièce où il est habituel de réunir toute la famille, dans l’endroit le plus en vue. Souvent, le support est exposé sur le rebord de la fenêtre pour partager le miracle avec les passants et les voisins. Le sacrement de l’allumage des lampes est confié à l’homme, le chef de la famille, au moment où les premières étoiles apparaissent dans le ciel.

Le commandement de Hanoucca indique que tout le monde est tenu d’allumer les lumières de Hanoucca pendant la fête, même un mendiant doit trouver les moyens de le faire. Il est d’usage de placer des Hanoukkiahs surdimensionnées près des bâtiments gouvernementaux et des institutions.

Interdictions

Hanoucca est une fête de joie et de lumière, il est donc interdit de faire le deuil pendant cette période. Il est interdit de pleurer les morts, d’être triste ou désespéré. Il est également interdit de refuser de manger ou de jeûner. Pendant Hanoucca, les femmes ne sont pas autorisées à effectuer des travaux ménagers, notamment pendant les heures où les lumières de Hanoucca brillent. Cela exprime leur gratitude envers le Divin pour le miracle de Hanoucca et leur libération de l’oppression et des moqueries qu’elles ont subies sous la domination grecque. Les écoles prennent des vacances de huit jours pour que les enfants puissent passer la fête avec leurs familles.

Concept de célébration

Pendant Hanoucca, il est de coutume pour les Juifs de se saluer avec les mots « Hag Hanukkah Sameach », ce qui se traduit par « Joyeuses Fêtes » en hébreu. Ce chaleureux salut est devenu une tradition durable. Tout au long de la semaine de fête, des événements caritatifs sont organisés, ainsi que des pièces de théâtre et des activités pour les enfants.

La table de fête est un élément central de la célébration, comprenant une variété de plats à base d’huile qui honorent le miracle de l’huile sacrée. Parmi les mets populaires, on trouve les sufganiyot (beignets) avec des garnitures au chocolat ou aux noix, les latkes croustillants (galettes de pommes de terre), les beignets au fromage blanc et des douceurs comme l’ananas au sirop.

Les familles et les amis se réunissent pour chanter des chansons de Hanoukka, échanger des cadeaux et profiter de la compagnie des uns et des autres. Les enfants, en particulier, se réjouissent de jouer avec le dreidel (une toupie à quatre côtés). En Israël, le dreidel porte l’inscription « Un grand miracle s’est produit ici », tandis qu’en dehors d’Israël, il porte l’inscription « Un grand miracle s’est produit là ». Ce jeu trouve ses racines dans l’Antiquité, à une époque où les traditions juives étaient menacées. Sous le règne du roi grec Antiochus IV Épiphane, qui cherchait à supprimer les pratiques juives, l’étude de la Torah était interdite.

Aperçu historique

Bien que Hanoucca ne soit pas mentionnée dans la Torah et soit considérée comme une fête mineure, elle est célébrée à grande échelle : des Hanoukkiahs monumentales peuvent être trouvées non seulement en Israël, mais aussi dans certaines villes à l’étranger. Les gens partagent des recettes pour réussir les latkes et se réunissent pour des allumages publics de Hanoukkiahs. Néanmoins, pendant Hanoucca, les adultes continuent de travailler. Seuls les enfants se reposent, et les écoles et jardins d’enfants prennent des vacances. On croit que des miracles se produisent pendant Hanoucca : quelque chose de merveilleux est censé arriver à chaque famille juive et à chaque individu. Les récits de ces miracles sont appelés « nes Hanoucca » — le miracle de Hanoucca.

Hanoucca n’est pas seulement un symbole de la culture juive. C’est une fête qui nous encourage à nous souvenir et à honorer les commandements des Sages et à étudier la Torah en profondeur.

Le mystère de la Ménorah

La principale tradition de la fête est l’allumage des lampes, qui doit être effectué selon des règles strictes. Pendant les huit jours de Hanoucca, on allume les bougies de la Ménorah chaque soir. Partout dans le monde, la semaine de fête est une période de célébration. En l’honneur de Hanoucca, la prière de Hallel est récitée dans les synagogues le soir, et les bougies de Hanoucca et les Hanoukkiahs sont indispensables à la maison.

La Hanoukka est un chandelier, symbole particulier de la fête, qui indique la victoire du bien sur le mal. La hanoukiah symbolise un miracle. Elle peut être fabriquée dans n’importe quel matériau, mais doit nécessairement contenir 9 bougies. Au coucher du soleil, il faut allumer la première bougie du côté droit à l’aide d’une bougie rituelle spéciale, le shamash. Chaque soir, une nouvelle bougie est ajoutée, et il est important d’allumer la première bougie qui a déjà été placée. Il faut se déplacer de droite à gauche jusqu’à ce que la chanukiah soit entièrement remplie de bougies. Selon la tradition, c’est ainsi que les Juifs respectent l’engagement de « faire connaître le miracle ». La lumière de ces bougies est censée dissiper le mal.

Cuisine traditionnelle

Dès le matin avant Hanoucca, les cafés et pâtisseries israéliens exposent des plateaux de sufganiyot bien dorées. Ces boules dodues sont recouvertes de glaçage au chocolat ou au sucre, décorées de noix et de sucre glace, et renferment une garniture sucrée : confiture, crème fouettée ou crème au beurre. On dit que la tradition de cuire de la « pâte lâche » (c’est ainsi que se traduit sufganiyot) pour Pessa’h a vu le jour parmi les Juifs allemands et polonais au XVIIe siècle. Pendant les persécutions, des femmes courageuses préparaient des sufganiyot, risquant leur liberté et même leur vie, car contrairement aux beignets européens, elles n’étaient pas cuites au four mais frites dans l’huile — la fumée et l’odeur de la friture pouvaient trahir les fidèles Juifs auprès de leurs ennemis. Telle est l’histoire héroïque de cette douceur apparemment innocente (bien que riche en calories).

Les latkes (alias levivot, alias pancakes) sont des galettes de pommes de terre frites. Si vous voulez des latkes minces et croustillants, avec une croûte ajourée, vous devez râper les pommes de terre sur une râpe à gros grains et bien les presser. Si vous aimez les crêpes épaisses, vous devez les râper sur une râpe fine et ajouter un œuf à la pâte. Les latkes sont servis chauds, généralement avec de la crème aigre et de la compote de pommes, et le matin, vous pouvez faire frire un œuf avec eux : les pommes de terre frites et le jaune d’œuf qui les enveloppe, c’est une combinaison gagnante. Bien sûr, les latkes sont préparés tout au long de l’année, mais à Hanoukka, ils sont strictement obligatoires. Après tout, une cruche d’huile pure est devenue le symbole de la fête, la friteuse est de l’huile, et les latkes revêtent donc une signification sacrée.

Les plats à base de produits laitiers et de fromage sont un autre élément clé de la table de fête juive, y compris pour Hanoucca. Cela est lié à un autre événement marquant pour les Juifs : le courage de Judith, fille du Grand Prêtre, qui a attiré Holopherne, chef de l’armée assyrienne, dans ses appartements et l’a nourri d’un gâteau au fromage salé, qu’il accompagnait de vin. Enivré, il perdit la tête — littéralement. À l’annonce de sa mort, ses troupes se dispersèrent, et Israël fut miraculeusement sauvé du danger. Ainsi, plus il y a de fromage et de pâtisseries sur la table pendant cette période festive, mieux c’est.